Article paru dans "la Nouvelle République" (économie 86)
Voilà quatre ans que Vincent Delsart a monté une petite entreprise de services à la personne au centre-ville de Poitiers. Il commence à en vivre.
Novembre 2010. La vie professionnelle de Vincent Delsart bascule quand il lance, à Poitiers, une société de services à la personne baptisée Quoti-Clain. Auparavant, ce père de sept enfants, titulaire d'un BTS agriculture et gestion, avait oeuvré dans l'administration d'un abattoir, puis opéré comme aide-soignant.
"Après un contrat à l'hôpital de Saint Maixent, je me suis retrouvé au chômage et c'est là que j'ai décidé de créer mon entreprise", indique l'ex-champion de France de cross-country. Dans la foulée de l'obtention de l'agrément qualité, il ouvre des bureaux dans une rue près de la Grande Poste.
"Nous assurons des services 7 jours sur 7, 24 heures sur 24", balise ce stakhanoviste du travail. "Je bosse treize à quatorze heure par jour et je parviens tout juste à prendre une journée de temps à autre".
Proximité
C'est le prix à payer pour conserver la trentaine de clients qui font appel à Quoti-Clain "de quatre heures par jour à une heure et demie par mois". "Le ménage pour des personnes âgées, mais aussi des plus jeunes, représente environ 60% de notre activité, précise-t-il. Après, c'est l'aide à la toilette, les courses et la préparation des repas, l'aide aux sorties..."
Il s'appuie sur sept salariés, "six femmes et un homme", soit trois équivalents temps plein. "L'effectif est assez stable. Je m'évertue à trouver des heures en plus." Pas évident sur un marché concurrentiel, où de nouveaux acteurs surgissent à intervalles réguliers. "En plus, je ne suis pas très commercial, admet l'amateur de randonnée qui rejoint son bureau à pied chaque matin. Le bouche-à-oreille, c'est encore ce qui marche le mieux".
Alors, il table sur la proximité. "Là où je peux tirer mon épingle du jeu, c'est dans le suivi et la qualité des prestations. Mes clients, je les connais tous, je passe régulièrement les voir pour des enquêtes qualité. Et je pratique des prix raisonnables".
Optimiste
Sans compter que Quoti-Clain se charge "de régler les contraintes administratives" et que "les personnels sont assurés pour conduire le véhicule des clients." "Et j'ai demandé l'agrément pour la téléassistance". Economiquement, il commence à sortir un salaire décent. "Disons que je gagne ma vie."
Vincent Delsart doit songer à l'avenir, "prévoir si jamais les avantages fiscaux consentis aux clients venaient à disparaître. Pourquoi ne pas créer une société de nettoyage qui permettrait de pérenniser le chiffre d'affaires de l'entreprise ?" "Globalement, je suis optimiste", termine-t-il.
Jean-François Rullier
